Lors d’une séance avec une cliente, celle-ci glisse un “c’est normal” pour qualifier une de ses réactions. J’en profite pour faire une mise au point sur la notion de normalité :
Lorsqu’il s’agit de considérer ses propres réactions, il n'y a pas de normalité. La normalité n'a de sens que par rapport aux autres, par rapport à la moyenne ou par rapport à une norme. Nos réactions nous appartiennent pleinement. Elles peuvent correspondre à ce que la plupart des gens feraient, et donc être qualifiées de “normales”, mais elles ne seraient normales que par rapport aux autres. Par rapport à soit, cela n’a pas de sens.
À chaque fois que vous invoquez la normalité pour qualifier une de vos réactions ou un de vos comportements, faites un pas de côté et observez ce qui se joue en vous. Dans la perspective de faire un travail de connaissance de soi, de mise en lumière de ce qui se joue en soi, la nourriture de nos expériences n’est pas dans la comparaison aux autres ou à une norme, elle est dans la mise en lumière de ce qui en soi a provoqué notre réaction.
Il convient d’être vigilant lorsque, dans notre discours intérieur, on invoque la normalité pour expliquer nos comportements. C’est comme si on prend un raccourci par l’extérieur pour donner du sens, et on passe à côté de ce qui se joue à l’intérieur au niveau de l’essence de ce que l’on est. C’est pratique pour, en répondant superficiellement à une question, fermer un dossier et évacuer l’inconfort qu’il génère. En réalité, on ne fait que mettre un torchon dessus pour ne pas le voir, et le dossier reste ouvert.
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